Les différentes adaptations de L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche de Miguel de Cervantès

Miguel de Cervantès fait partie des
auteurs les plus reconnus dans le monde. Son célèbre roman, L’Ingénieux
Hidalgo Don Quichotte de la Manche, connaît un succès mondial depuis près
de 400 ans. Publié en deux parties, l’une en 1605 et la suivante en 1615, ce
roman espagnol est considéré comme l’un des premiers romans modernes de
l’histoire. En effet, il fait une transition entre les réels romans de
chevalerie et la littérature nouvelle, puisqu’il n’écrit pas un roman médiéval,
mais plutôt à leur sujet. Don Quichotte, le personnage principal de ce roman,
est un vieil hidalgo fou qui se croit chevalier errant. Accompagné de son
fidèle compagnon Sancho Panza, il est en quête d’aventures extraordinaires.
L’originalité dont fait preuve Cervantès en glorifiant la folie de don
Quichotte est réputée à travers le monde.
Également, le fait que ce roman soit
célèbre fait en sorte que plusieurs adaptations ont été basées sur l’œuvre de
Cervantès. Plusieurs dizaines d’adaptations ont été créées afin de rendre
hommage au roman de l’auteur espagnol. Que ce soit du théâtre, au cinéma ou en
peinture, don Quichotte est montré sous différents angles et points de vue.
La folie du personnage de don Quichotte
est exploitée à travers quatre œuvres, sans compter le roman de Cervantès, qui
traversent les époques. La folie de don Quichotte sera étudiée à travers
plusieurs aspects tels ses manifestations, le regard des autres et de don
Quichotte lui-même par rapport à la folie, les conséquences de sa folie ainsi
que ses différentes significations. Le roman original de Miguel de Cervantès, une
série de lithographies surréalistes de Salvador Dali, peintes en 1971, le
film musical d’Artur Hiller sorti en 1972, Le retour de Don Quichotte,
une chanson québécoise de Michel Rivard écrite en 1985 ainsi que le film Don
Quixote de l’américain Orson Welles seront sujets à l’analyse
suivante.
Miguel de Cervantès
Miguel de Cervantès, Espagnol, écrit en
1614 le célèbre roman L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche.
Le personnage principal, don Quichotte, est un vieil homme qui, après avoir lu énormément
de livres de chevalerie, devient fou et se prend pour l’un des leurs. Mais
est-il réellement fou? Pour don Quichotte lui-même, non. En fait, il croit que
ce sont plutôt les autres qui sont ignorants. Il pense que les autres sont
aveugles, car lorsqu’ils expriment le fait qu’ils ne voient pas la même chose
que don Quichotte, ce dernier les traite d’idiots et ignore leurs propos et
leurs avertissements. Par exemple, lorsque Sancho Panza, son acolyte, discute
avec lui de Dulcinée, la dame de don Quichotte, il l’avertit que ces propos
sont faux : « Sancho, je t’ai déjà dit plus d’une fois que tu
parles trop et que, malgré ton esprit grossier, tu te crois plus malin qu’un
autre.[1] »
En disant à Sancho « [qu’il se croit] plus malin qu’un autre », don
Quichotte veut dire que son compagnon a tort de se croire plus sage que lui.
Puisque don Quichotte croit dur comme
fer qu’il vit dans l’époque de la chevalerie, il peut expliquer ainsi chaque
phénomène par la magie. Effectivement, lorsque don Quichotte attaque quarante
moulins qu’il prend pour des géants et qu’il se heurte aux ailes de bois et de
toiles, don Quichotte explique cette situation par l’existence de Freston, son
ennemi magicien, qui aurait transformé les géants en moulins à vents par magie
afin de le priver de sa gloire[2].
Cet outil qu’est la magie est donc utilisé pour éclaircir chaque mystère. Dans
un certain sens, elle fait office de raison pour don Quichotte. En effet,
malgré sa folie, don Quichotte se croit sage et raisonnable grâce à la
sorcellerie. Celle-ci définit chaque geste qu’il fait puisque, pour lui, elle
est réelle et absolue. Le fait de toujours l’invoquer fait en sorte qu’il
respecte ce qu’il a lu dans ses livres de chevalerie et plus il le respecte,
meilleur chevalier errant il sera[3].
Par contre, il est le seul à vivre dans
cette réalité pourtant imaginaire, ce qui, involontairement, l’isole de son
entourage qui, lui, le croit fou. En effet, lorsque don Quichotte part à la
recherche d’aventures pendant trois jours, la gouvernante discute de son
inquiétude au curé :
Je suis sûre, aussi vrai que je suis
née pour mourir, que ces maudits romans de chevalerie qu’il lit à longueur de
temps lui ont fait perdre la raison. Je me rappelle maintenant l’avoir entendu
dire à plusieurs reprises, en se parlant à lui-même, qu’il voulait devenir
chevalier errant et partir sur les chemins à la recherche d’aventures. Que
Satan et Barabbas emportent tous ces livres qui ont gâté la cervelle la mieux
faite de toute la Manche[4]!
La gradation utilisée ici, de phrase en
phrase, montre le degré d’inquiétude de la gouvernante. Elle s’emporte et, au
fur et à mesure qu’elle parle au curé, elle semble en vouloir de plus en plus
aux livres qui ont rendu son maître fou. Elle met la faute exclusivement sur
ceux-ci, elle pense qu’ils sont les œuvres du diable et que don Quichotte n’est
qu’une pauvre victime. La nièce de don Quichotte, sa gouvernante, le curé et le
barbier du village veulent qu’Alonso Quijana, alias don Quichotte, retrouve ses
esprits et cesse de partir pour l’aventure. Ils essayent donc de faire en sorte
que don Quichotte revienne à la demeure en rusant. Lorsque don Quichotte
revient à la maison de sa première sortie et qu’il est couché, blessé, ses
proches agissent de manière à faire disparaître le cabinet de lecture de don
Quichotte[5].
Ils pensent qu’en brûlant les livres de chevaleries, la folie de don Quichotte
s’estompera puisqu’il ne pourra plus accéder au savoir des chevaliers. Malgré
leurs efforts, don Quichotte reprend la route en compagnie de Sancho Panza.
Sancho Panza est un élément clé du
roman, puisqu’il soutient le personnage du chevalier à la Triste Figure. En
fait, Sancho Panza est le parfait contraire de son maître. C’est un vieux
chrétien illettré qui est profondément ancré dans le réel, qui ne lit aucun
livre et qui est toujours joyeux et optimiste[6].
En effet, c’est un complément du personnage principal. Sancho Panza est aux
côtés de don Quichotte afin de lui rappeler de manger, de dormir ainsi que
d’autres besoins fondamentaux. Il rappelle également don Quichotte à la raison.
Effectivement, lorsque son maître désire effectuer une quelconque prouesse
chevaleresque, Sancho Panza le rappelle à l’ordre : « Écoutez-moi et
prenez garde à ce que vous allez faire, d’ici que ce soit le diable qui cherche
à vous tromper.[7] »
Les verbes à l’impératif indiquent des ordres, mais don Quichotte n’y prend pas
garde. Aussi, Sancho le prévient des dangers qu’il court, mais ne cherche pas à
l’empêcher d’agir pour autant. Parfois, il a même tendance à croire que c’est
son maître qui a raison et non lui, et que c’est peut-être lui qui est fou. À
force de le côtoyer, il ne sait plus ce qui est réel ou irréel.
La folie de don Quichotte n’en n’est
pas réellement une. C’est plutôt une sorte d’obsession que don Quichotte a
développée en lisant autant de livres de chevalerie. Pour don Quichotte, tout
ce qui peut être considéré comme de la chevalerie le sera. En fait, Miguel de
Cervantès ne voulait pas écrire un cas médical de folie. Il voulait plutôt en
faire un portrait parodique afin de faire revivre ce qui est déjà vivant, de
lui donner une seconde vie. Alors que Cervantès étudiait au collège, son
professeur, le prêtre Lopez de Hoyos, lui en apprit plus sur Érasme, un
écrivain humaniste et théologien néerlandais qui publia L’éloge de la
folie en 1511. Ce livre traite non pas de la folie comme une maladie,
mais comme un hymne au bonheur, à la vie et au plaisir[8].
Pour lui, la folie est positive et mérite d’être vécue. C’est sur cet auteur
que se base Cervantès pour la conception de son personnage. À la place de
dévorer des livres de chevaliers comme au début, Alonso Quijana décide de vivre
ses propres aventures sous le nom de don Quichotte de la Manche. Il passe de
l’inactif à l’actif, car c’est ainsi que, d’après Cervantès, on peut réellement
vivre sa vie[9].
De plus, il faut la vivre comme on l’entend. Même si don Quichotte passe pour
fou, il est heureux dans sa folie, car la chevalerie le passionne et que c’est
son plus grand rêve qu’il réalise. Aussi, don Quichotte n’a aucune vision ni
hallucination. En fait, c’est plutôt de l’interprétation qu’il fait. Il
n’invente rien. Tout ce qu’il voit est simplement une déformation de la
réalité. Alors qu’il se promène avec Sancho Panza, don Quichotte aperçoit au
loin des princesses prise en otage par des enchanteurs. En réalité, et c’est ce
que voit Sancho Panza, ce ne sont que des gens qui voyagent en carrosse en
compagnie d’hommes de religion[10].
En bref, don Quichotte ne voit que ce qu’il veut réellement voir. Il le fait
pour assouvir sa passion et vivre sa vie comme il le souhaite.
Arthur Hiller
Arthur Hiller, un réalisateur et acteur canadien, réalise en 1972 le
film musical Man of la Mancha. Ce film est basé non seulement sur le roman de
Cervantès, mais principalement sur la comédie musicale de Dale Wasserman,
présentée à Broadway en 1965. En fait, l’histoire ne conte pas tellement le
récit de don Quichotte, mais plutôt celui de Miguel de Cervantès. Au tout début
du film, Cervantès est arrêté pour s’être moqué de l’Inquisition à travers
l’une de ses comédies de rue. Accompagné de son assistant, il se retrouve
emprisonné avec plusieurs criminels. Ceux-ci, violents, prennent de force son
manuscrit qu’il garde précieusement près de lui et menacent de le brûler. L’un
d’eux, le Duc, l’accuse d’être un « idealist, a bad poet, and a honnest
man[1]».
Cervantès l’admet, mais il ne croit pas que ce sont là des raisons pour
l’accuser. Afin de montrer à tous combien l’imagination peut être fantastique,
Cervantès conte l’histoire de don Quichotte. Il se sert des accessoires que son
assistant a amenés afin de jouer le personnage. Tous les prisonniers
participent également à l’activité.
Le but premier du personnage de
Cervantès est de montrer que l’imagination est un phénomène merveilleux et que
tout le monde devrait en profiter. Quand il donne son point de vue aux autres
prisonniers, il dit : « With imagination, you may discover the dream[2]. » Lorsque Cervantès parle ici de rêve, il ne parle pas de celui
que l’on voit en dormant, mais plutôt de celui que l’on peut vivre. Que ce soit
une chose que l’on souhaite depuis toujours ou un évènement imprévu et
exceptionnel, c’est l’imagination qui nous donne cette chance. Si on est trop
ancré dans la réalité, rien d’extraordinaire ne peut nous arriver. Tandis que
si notre imagination est développée, tout peut arriver. Par exemple, une fois
sortis de l’auberge, Sancho Panza et don Quichotte disent presqu’en même
temps : « My eyes can not make this world, it only see it[3] ». En effet, nos yeux ne font que voir le monde et ne l’inventent
pas. C’est l’esprit humain, l’imagination, qui fait que le monde se transforme
sous les yeux. Dans un sens, le fait de transformer le monde à l’aide de
l’imagination fait en sorte que l’humain est fou. En effet, tout ce qui n’est
pas réalité peut être considéré comme folie.
Également, le fait de se comporter de
la sorte peut avoir des impacts sur l’entourage. Quand Cervantès arrive à la
prison de l’Inquisition, les détenus sont agressifs avec lui et peu enclins à
l’accepter. Par contre, quand il commence son histoire, les autres se mettent
de la partie et veulent participer également. Même si ce n’est qu’une sorte de
pièce de théâtre improvisée, la réalité est déformée. De cette manière, les
captifs apprennent à aimer don Quichotte, donc Cervantès par le fait même.
Cette folie aide les criminels à sortir de leur quotidien et à cesser de vivre
dans leur triste réalité. Par exemple, lors de l’arrivée de Cervantès, une
femme est assise autour d’un feu et ne se mêle pas aux autres. Quand vient le
temps de choisir la personne qui incarne le rôle d’Aldonza, alias Duclinée,
c’est vers elle que se tourne Cervantès. Sans dire un mot, le regard sévère,
elle ne semble pas vouloir de cette tâche. Son jeu d’actrice traduit l’ennui
qui l’habite, le fait de ne pas vouloir se mêler aux autres[4]. Elle finit pourtant par prendre la poignée de la casserole, signifiant
son accord. Le personnage d’Aldonza est en fait une prostituée qui travaille
également comme cuisinière et serveuse à l’auberge. Elle est fatiguée des
hommes qui, pour elle, ne sont tous que des obsédés sexuels qui ne la désirent
que pour son corps et ses commodités. Quand don Quichotte arrive à l’auberge et
lui fait une déclaration d’amour, elle croit qu’il n’est pas différent des
autres hommes. Par contre, à force de le voir agir à l’auberge, elle se met à
l’apprécier un peu plus et à avoir de la compassion pour lui. Par exemple,
lorsque le docteur Samson Carrasco, originaire du village d’Alonzo Quijana,
vient à l’auberge en jouant un rôle afin de piéger don Quichotte, Aldonza
exprime son désaccord envers cette méthode : « You’re more a fool
than he is. Playing tricks on a man who is mad…[5] » Lorsqu’elle dit à Samson qu’il est plus fou que don Quichotte,
elle veut dire que ce dernier est l’un des rares hommes sensés qu’elle
connaisse. En effet, même s’il se croit chevalier, ses valeurs sont pures et
ses manières également. Pour une femme qui ne connaît que la brutalité, la
douceur que don Quichotte a à son égard est loin d’être un signe de folie. Même
en dehors de l’histoire de don Quichotte, dans la prison, quand Cervantès part,
elle est émue et commence à chanter l’une des chansons entendues dans le récit
du chevalier. Cervantès a donc sortie cette femme de son cocon grâce à
l’imagination et à toutes ses possibilités.
Cependant, pour les autres personnes
qui rencontrent le personnage de don Quichotte, les réactions peuvent varier.
La femme de l’aubergiste a peur de lui puisqu’il n’est pas normal. Sa folie,
pour elle, le rend dangereux[6]. Quant aux muletiers, ils se moquent du chevalier errant, alors que
dans le roman de Cervantès, ces muletiers étaient désintéressés et ne voulaient
pas l’entendre. Pour ceux du film de Hiller, don Quichotte n’est qu’un
énergumène risible qui tente de voler inutilement le cœur de leur belle
Aldonza. Également, ses discours sans queue ni tête sont source de rire pour
eux, car ceux-ci, en plus d’être hors d’époque, sont ridicules[7]. De plus, l’âge de don Quichotte, qui dépasse la cinquantaine,
n’améliore pas son cas. Les muletiers sont tous de jeunes hommes forts et ils
ne craignent point le vieil homme.
Bien sûr, comme le film est basé sur
une production de Broadway, les acteurs sont également des chanteurs. La
chanson « The impossible dream », écrite et composée par Mitch Leigh
et Joe Darion, est la plus répétée de tout le film. Elle parle de la quête de
don Quichotte, qui en fait, est imaginaire et impossible. La chanson
commence en disant : « To dream the impossible dream / To fight the
unbeatable foe / To bear with unbearable sorrow / To run where the brave dare
not go[8]». Le fait de vouloir accomplir des choses
qui, en réalité, sont irréalisables relève de la folie. Seul un fou peut croire
que ces actions peuvent avoir lieu. Effectivement, pour lui, l’imagination fait
en sorte que tout est possible. Vers la fin, tous les acteurs entonnent cette chanson
lorsque Cervantès part, car pour eux également, l’imagination fait partie de
leur vie et cette chanson est un hymne à cette quête.
Michel Rivard
Michel Rivard,
auteur-compositeur-interprète québécois, diffuse en 1985, sur son album
Bonsoir, je m’appelle Michel Rivard et voici mon album double, la chanson
« Le retour de don Quichotte ». Cette chanson raconte l’histoire d’un
homme qui a passé environ cinq ans dans un asile, car son entourage le croyait
fou et pensait qu’il pourrait guérir là-bas. En fait, lorsque le narrateur dit
« Les romances impossibles / Qui traînent le soir au coin des rues / Comme
les moulins et les géants / Ne lui font pas plus peur qu'avant [9]», on peut imaginer que c’est une déception amoureuse qui a chamboulé
son existence, car en effet, il parle de « romances impossibles ». En
fait, il compare son amour impossible aux moulins de don Quichotte. Dans le
roman de Cervantès, don Quichotte veut combattre les moulins et ne
les craint pas. C’est la même chose pour le narrateur de la chanson ; même si
son amour est déçu, il n’en a pas peur. Il désire l’affronter courageusement au
lieu de fuir. Même après son séjour à l’asile, il ne craint pas l’amour. S’il a
l’occasion de la vivre de nouveau, il se jettera dans l’aventure, comme don
Quichotte avec les moulins, même si cela peut se terminer mal également.
Par contre, l’homme en question ne
croit pas qu’il est fou. Il a conscience que son point de vue a changé depuis
un certain temps, mais il ne se croit pas fou pour autant. Lorsqu’il dit
« J’aimerais juste trouver la place / Que tout le monde finit par se
trouver[10] » c’est parce qu’il sait qu’il n’est plus comme tout le monde et
qu’une place spécialement conçue pour lui l’attend quelque part. Aussi, il vit
bien cette folie et il ne se presse pas de la guérir. Pour lui, la folie est un
remède contre la dépression. Il ne veut pas se morfondre et être déprimé, mais
plutôt passer par-dessus cette situation, et c’est sa folie qui l’aide dans
cette tâche. En fait, sa folie est plutôt une sorte de courage face aux
évènements : « Tu peux dire à tout le monde / Que Don Quichotte est
revenu / Avec son cheval de porcelaine / Et une armure qui ne tient plus[11] ». Le fait d’être démuni face à sa situation ne change rien. Même
s’il est fragile et sensible après ce qui s’est passé, il souhaite affronter
ses malheurs en face. C’est ce courage qui fait en sorte qu’il vient bien la
situation. La dépression, pour lui, n’est pas la bonne solution.
Bien sûr, comme son comportement est
différent à la suite des évènements, ses proches veulent le faire interner dans
un asile. D’après eux, puisque l’homme a changé de personnalité et qu’il n’est
plus tout à fait comme avant, il est forcément devenu fou et a besoin de soins
thérapeutiques. De leur point de vue, c’est pour son bien qu’il est
là-bas : « J'te raconte pas tout ce qu'on m'a fait / Ni tout ce qu'on
m'a fait dire / Ni tout ce qu'on m'a dit pour me faire croire / Qu'on voulait
me guérir[12] ». Le narrateur est conscient que les autres essayent de le
guérir, mais ils ne s’y prennent pas de la bonne manière. Ceux-ci croient que
c’est ce qu’il faut faire et que c’est pour son bien. Ils ont cru bon pour lui
de lui donner des traitements médicaux afin qu’il recouvre la santé, mais le
narrateur sait que seul sa folie peut l’aider.
Par contre, le narrateur dans la
chanson ne désire pas recevoir de traitements. D’après lui, les traitements ne
changent rien à son état : « Comme tu le vois, on peut pas vraiment
dire / Que quelque chose a changé [13]». Il ne croit pas à sa cure et, même si on tente de le guérir, il se
mure dans sa folie. Même après avoir passé cinq ans interné, son opinion et ses
idées sont les mêmes qu’avant. En fait, il a beaucoup souffert pendant son
séjour là-bas et ils ont abusé de sa liberté : « Quand on passe le
temps que j'ai passé / à vivre en attendant[14] ». La répétition du verbe « passer » montre à quel point
le temps fut long pour lui. Il n’a fait qu’attendre sa sortie puisqu’il ne
pouvait faire rien d’autre. Aussi, d’après lui, ce sont les autres qui sont
fous : « Pour tous les fous qui ont peur de l'amour / Comme des sirènes
dans la nuit [15]» Le fait est que l’homme fait face à son amour perdu, alors que tous
ceux qui ont « peur de l’amour » et des émotions que l’amour peut
faire naître sont des fous. Également, le fait de comparer l’amour aux
« sirènes de la nuit » fait en sorte d’accentuer la peur. En effet,
le bruit des sirènes d’urgence peuvent provoquer de la peur chez certaines
personnes, considérant le fait qu’elles annoncent de mauvaises nouvelles.
Aussi, pour lui, le fait d’accepter ses sentiments amoureux et toute la gamme
d’émotions les accompagnant est plus sage que d’essayer de les ignorer. L’homme
est conscient qu’il est considéré comme fou et qu’il est vulnérable à cause de
ce qu’il a vécu. Néanmoins, il veut rester en liberté, dans sa folie, car c’est
de cette façon qu’il vit bien.
Au Québec, vers les années 1970, les
artistes dénoncent ce type d’action. Les asiles ne doivent plus profiter de
leur pouvoir. Les Québécois se construisent une nouvelle nation et plusieurs
valeurs changent. Les artistes, comme Michel Rivard, en profitent pour accuser
la vieille génération, surtout l’Église. À cette époque, juste après la
Révolution tranquille, l’Église perd de son importance et c’est le gouvernement
qui endosse plusieurs des responsabilités qu’elle avait. Les auteurs québécois,
en littérature, parle aux détriments de la famille, de l’Église, de la pauvreté
sexuelle, mais surtout de l’aliénation des Québécois[16]. C’est ce que l’on peut voir dans la chanson de Rivard. Le narrateur,
étant soi-même et ne se souciant pas des autres, est considéré comme étant
différent des autres. Alors que les autres sont aliénés par la société, le
narrateur doit, tout comme eux, être en symbiose avec la collectivité. C’est
pour cela qu’il est interné dans un asile : pour redevenir comme les
autres.
Orson Welles
Orson Welles est un cinéaste américain
qui a réalisé Don Quixote, un film tourné en un peu plus de vingt ans, dont le
tournage prend fin en 1973. Malgré ce délai, le film de Welles reste incomplet.
C’est un dénommé Jess Franco, l’assistant directeur de Welles, qui
termine le montage en 1992[17]. Ce film est une adaptation du roman de Cervantès, mais sa durée de cent
quinze minutes fait en sorte que peu d’éléments et d’anecdotes concernant le
chevalier à la Triste Figure sont abordés. Aussi, le contexte historique entre
le film et le roman sont différents. Dans le roman de Cervantès, l’histoire se
déroule au début du 17e siècle. Pour ce qui est du film de Welles, les
personnages sont au 20e siècle. L’époque est en fait l’un des
éléments qui fait en sorte que Don Quichotte passe pour fou. Alors qu’il se
promène sur le dos de Rossinante, son cheval, en compagnie de Sancho Panza, une
jeune femme passe sur le même chemin en motocyclette. Cet engin ne faisant pas
partie du monde de la chevalerie, Don Quichotte le décrit comme étant « a
machine from hell![18] ». Le fait de ne pas connaître un objet qui fait partie pourtant
de son époque et d’avoir une telle réaction d’horreur fait en sorte que les
autres croient qu’il est fou. Pour eux, il est anormal de s’affoler pour
quelque chose d’aussi banal.
Même Sancho Panza ne croit pas son
maître. En fait, la seule raison qui fait en sorte qu’il suit don Quichotte est
l’île que ce dernier lui a promise. Le désir de gloire et de célébrité de
Sancho Panza est supérieur à son impatience et à son découragement,
contrairement à son homonyme dans le roman de Cervantès qui, lui, suit don
Quichotte pour son amitié et sa compagnie. Effectivement, Sancho Panza est
conscient que son maître n’est pas normal et qu’il vit dans un monde différent
du sien. À chaque fois que don Quichotte s’excite face à une occasion de combat
chevaleresque, Sancho Panza essaye de calmer ses ardeurs, mais devant ses
échecs, se met à désespérer devant la fougue de son maître. Par exemple,
lorsque don Quichotte attaque un troupeau de moutons, Sancho Panza le supplie
de revenir, puis se met à désespérer sur le dos de l’âne et finit par lancer
son chapeau sur le sol avec rage[19]. En fait, le personnage de Sancho Panza, dans le film de Welles, est
aussi important que celui de don Quichotte. C’est lui qui assiste à tous les
délires de son maître et qui, malgré tout, reste à ses côtés. La folie de don
Quichotte est soutenue par Sancho Panza qui exprime le fait qu’il est fou.
C’est lui qui nous montre que son maître ne vit pas dans la même réalité que le
reste de la société de l’époque. Aussi, quand don Quichotte lui confie une
missive qu’il doit donner à Dulcinée, la dame de don Quichotte, Sancho Panza
pense aux conséquences que cela pourrait faire : « If I don’t find
her, it’s bad, but if I do, it’s worst.[20] » Il est conscient qu’il fait partie des rares personnes à être
habituées à la folie de son maître, et que s’il trouve la dénommée Dulcinée,
celle-ci ne le prendra pas au sérieux.
En fait, Dulcinée est une jeune
paysanne qui ne connait même pas don Quichotte, mais celui-ci est tombé
amoureux d’elle sans l’avoir jamais vue. Don Quichotte lui voue un culte
acharné. À chaque combat qu’il entame, il invoque son nom afin qu’elle le
protège. Aussi, il fait souvent de longs discours poétiques à son intention
alors qu’il est seul, avec Rossinante, sur les plaines. Le fait de s’adresser
ainsi à la dame de son cœur remonte à la période médiévale. En effet, il est
anormal de déclamer des discours tout haut alors qu’on est seul. Aussi, chaque
fois que cette situation arrive, la voix de don Quichotte est développée et il
y a un écho qui retentit. L’amplification du son fait en sorte de rendre le
discours de don Quichotte plus grandiose et amoureux de Dulcinée. Contrairement
au roman de Cervantès, la quête de don Quichotte est exclusivement axée sur
Dulcinée. Lorsqu’il rencontre des obstacles, il n’hésite pas à les affronter,
mais son but ultime est de gagner le cœur de sa belle en accumulant les
victoires afin d’attirer son attention.
Orson Welles apprécie beaucoup le
personnage de don Quichotte, d’où le film qu’il réalise. Il considère ce film
comme « son bébé[21] » et ne cesse de vouloir l’améliorer. Voulant d’abord en faire une
série télévisée, il ne peut s’empêcher d’en faire un film[22]. Au début, il dure une dizaine d’heures. C’est Jess Franco qui en
raccourcit la durée. En fait, l’esthétique est un élément primordial pour
Welles. C’est la principale raison qui fait que le tournage dure si
longtemps : chaque prise est tournée jusqu’à ce qu’elle atteigne la
perfection. Aussi, après avoir visionné des images tournées, Welles décide
parfois de les retourner puisqu’elles ne sont pas à son goût. Ce désir
d’esthétique irréprochable montre que Welles ne veut pas nuire à l’image de don
Quichotte. Pour chacun de ses films, comme Citizen Kane, le personnage principal
est montré dans toute sa splendeur[23]. En fait, il désire le mettre le plus en valeur possible. Les plans en
contre-plongée sont fréquemment utilisées et accentuent l’aspect de puissance
et de pouvoir que dégage les personnages. Contrairement au cinéma américain de
l’époque, Welles ne met pas l’accent sur l’action, mais plutôt sur les
personnages[24]. Leur personnalité est clairement définie et est mise de l’avant.
Dans son film, Welles fait en sorte que
don Quichotte soit connu de tout le monde. En ville, on voit des statues de don
Quichotte et de Sancho Panza et on en entend même parler à la télévision (une
machine « étrange » que découvre Sancho Panza). La population, même
si elle sait que don Quichotte n’a plus toute sa tête, l’encourage dans sa
quête et ne cherche pas à lui nuire. Ils agissent ainsi puisque, pour eux, don
Quichotte est un héros. Ils l’acclament de tous les côtés et le soutiennent.
Par contre, en campagne, les paysans sont moins habitués aux fous. Ceux-ci,
lorsqu’ils le trouvent en pleine nature alors que Sancho Panza est en ville à
la recherche de Dulcinée, l’enferment dans une grande cage faite de bois. Cette
cage se retrouve en ville, où tout le monde peut observer le vieux chevalier.
Donc, en ville, les gens sont plus habitués de voir des gens spéciaux tandis
qu’en campagne, ce sont des gens à enfermer, dont don Quichotte fait partie.
Salvador Dali
Salvador Dali est un peintre espagnol
spécialisé dans le surréalisme. En 1971, il crée une douzaine de lithographies
qui sont dédiées à illustrer une édition du livre de Miguel de Cervantès. Trois
de ces lithographies sont créées à partir du même principe : Dali a
utilisé la technique de « boulettisme », qui consiste à tirer des
balles d’encre à bout portant. Des escargots trempés dans l’encre ont également
tracé quelques sillons à travers certaines œuvres[25].



Le surréalisme, très utilisé par
Salvador Dali, est un courant qui s’inspire de la psychanalyse[27]. C’est à cette époque que Sigmund Freud, un psychanalyste autrichien,
fait plusieurs découvertes sur le cerveau humain. Plusieurs artistes, dont
Dali, se basent sur les analyses de Freud afin de créer leurs œuvres. Dans les
lithographies de Dali, le physique de don Quichotte n’est pas nécessairement
pris en compte. En fait, Dali met plus l’accent sur le côté psychologique du
personnage. L’esprit torturé du chevalier transparaît plus que son physique,
car le style de Dali fait en sorte que le physique n’est pas important comparé
à la psychologie humaine.
Don Quichotte et lui-même
Dans toutes les œuvres, don Quichotte ne se croit pas fou. La folie
l’aide à vivre et il est bien avec. Pour lui, ce sont les autres qui sont
ignorants et fous.
Le personnage de Sancho Panza
À la base, chez Cervantès, le personnage de Sancho Panza sert à
compléter celui de don Quichotte. Étant son parfait contraire (un homme ancré
dans la réalité doté d’une joie de vivre), Sancho soutient don Quichotte dans
n’importe quelle aventure. Tout comme dans le film de Hiller, Sancho Panza sait
que son le film de Welles, Sancho Panza ne souhaite que la gloire et la
célébrité. Il ne s’intéresse pas vraiment à don Quichotte et le croit fou, mais
il tient trop à l’île qu’il croit posséder un jour pour se séparer de son
maître.
Dulcinée, la dame de don Quichotte
Dulcinée n’est qu’un élément de chevalerie. Elle joue un rôle dans le
roman de Cervantès seulement parce que don Quichotte doit, d’après les livres
qu’il a lus, aimer une dame. Par contre, dans l’œuvre de Hiller, Dulcinée est
réellement touchée par le chevalier. Même si elle sait qu’il est fou, elle aime
ses valeurs pures et bonnes. Pour le film de Welles, la quête est axée
uniquement sur Dulcinée. Il l’invoque sans cesse durant ses combats et envoie
Sancho Panza la trouver. Son but premier est de gagner son cœur. Pour ce qui
est de Dulcinea, de Dali, elle n’est qu’une image que conjure don Quichotte.
L’entourage et les proches de don Quichotte
Les proches de don Quichotte, dans le roman, s’inquiètent beaucoup à son
sujet. Ils trouvent des ruses afin de le ramener à la maison, mais également à
la raison. Pour Hiller, la folie de don Quichotte fait peur à certaines
personnes, comme la femme de l’aubergiste, mais le rend également ridicule aux
yeux d’autres gens. Par contre, dans l’œuvre de Welles, don Quichotte est aimé
et célébré par les gens de villes. Cependant, dans l’environnement rural, les
gens en ont peur et l’enferment. Dans la chanson de Rivard, les proches du
narrateur ne veulent que son bien. En voulant l’aider, donc le guérir, ils le
font interner dans un asile.
La folie
Dans le roman de Cervantès, la folie est d’abord et avant tout une
manière de vivre. C’est une ode à la vie et à la liberté qu’écrit Cervantès.
Dans le film de Hiller, la folie est plutôt traîtée de manière à encourager
l’imagination. En effet, c’est elle qui fait rêver et fait en sorte que tout
soit possible. Cette folie est mise en valeur par Welles, dans son film, par sa
grande maîtrise de l’esthétique. Pour lui, la folie est une belle chose et il
veut lui rendre hommage dans son film. Chez Rivard, la folie est plutôt une
sorte de déception. Le narrateur utilise la folie afin de bien vivre la
situation. Quant aux œuvres de Dali, surtout dans Metamorfosis, la folie, le
fantastique en fait, est une façon de survivre. Sans elle, la réalité est trop
dure pour pouvoir la supporter sans douleur.
Le roman de Miguel de Cervantès, L’Ingénieux
Hidalgo Don Quichotte de la Manche, est un roman racontant l’histoire d’un
homme devenu fou après avoir lu trop de livres de chevalerie. Pourtant, cette
folie est positive, puisqu’elle exprime l’envie de vivre sa vie pleinement et
réalisant ses rêves. Ce roman est tellement populaire que plusieurs artistes en
ont fait une adaptation avec leur propre contexte sociohistorique et courant
artistique. Par exemple, Arthur Hiller fait de don Quichotte un personnage de
film musical, Man of la Mancha, qui prône l’imagination.
C’est le personnage de Cervantès, dans le film, qui donne cette
impression. Également, Michel Rivard écrit une chanson, Le retour de
Don Quichotte, où le narrateur, qui n’est pas don Quichotte, mais plutôt un
Québécois des années 1970, est un homme rendu fou par une peine d’amour. Par
contre, sa folie l’aide à traverser cette épreuve. Aussi, Don Quixote,
un film d’Orson Welles, met en valeur la folie de don Quichotte. Ce personnage
est montré dans toute gloire et le désir d’esthétisme de Welles fait en sorte
que sa folie est bonne. Enfin, les lithographies de Salvador Dali, Exploding
head, Dulcinea et Metamorfosis, sont axées sur
la folie de don Quichotte par plusieurs symboles comme l’image de Dulcinée et
du papillon. Les adaptations concernant le chevalier errant traversent le monde
en plus des époques. Une autre œuvre qui aurait été intéressante à analyser est
le télé-théâtre de Wajdi Mouawad, un néoquébécois d’origine libanaise, où
l’utilisation d’anachronismes est très présente. Ceux-ci nous montrent, encore
une fois, une interprétation différente de la folie.
[23] Ziegler, Damien, Citizen
Kane, d’Orson Welles, [article en ligne], (site consulté le 7
juin 2012).
[25] Éditions du Chêne, Don
Quichotte illustré par Dali, [article en ligne], (site consulté le 7
juin 2012).
Médiagraphie
1) Œuvres à l’étude
Dali, Salvador, Metamorfosis,
1971.
Dali, Salvador, Dulcinea,
1971.
Dali, Salvador, Exploding
head, 1971.
De Cervantès, Miguel, L’Ingénieux
Hidalgo Don Quichotte de la Manche, Paris, Éditions du Seuil, octobre 1997,
520 p.
Hiller, Arthur, Man
of la Mancha, [s.l], United Artists, 1972, 130 minutes.
Rivard, Michel, « Le retour de Don
Quichotte », 1979.
Welles, Orson, Don Quixote,
[s.l], 1992, 115 minutes.
2) Articles de périodiques
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« Don Quichotte » Livres, rêves et folie », Études,
février 2002, tome 396, p. 219-231.
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Quichotte : du livre au mythe. Quatre siècles d’errance », Mélanges
de la Casa de Velázquez, 25 octobre 2010, p. 307-311.
Canavaggio, Jean, « Le débat entre
la littérature et la vie », Le Magazine Littéraire, janvier
2010, p. 35 (consulté sur Eureka le 31 janvier 2012).
Hellot, Marie-Christiane, « Don
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de mes rêves », Jeu : revue de théâtre, n° 89, 1998, p.
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d’Orson Welles », [s.d.], dans Objectif Cinéma, [article en
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et le roman malgré lui, Collection Jalons Critiques, Paris,
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Dali : 1904-1989, Cologne, Tashen, 2001, 780 p.
Perrot, Danielle, Don Quichotte
au XXe siècle : Réceptions d’une figure mythique dans la littérature et
les arts, Montréal, Presses Univ. Blaise Pascal, 2005, 192 p.
Serre-Floersheim, Dominique, Les
courants littéraires et artistiques, Collection 36/image, Grenoble, CRDP de l'Académie de
Grenoble, 1998-1999, 245 p.
Welles, Orson, Peter Bogdanovich, Moi,
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4) Sites Internet
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